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Les manoirs de Plouzané, un patrimoine méconnu

Plouzané compte encore quelques manoirs des XVIe et XVIIe siècles. Propriétés privées aujourd’hui, ces demeures gardent des traces de leur noble passé.111 11 buhez plouzane histoire manoirs photo allegot 2

Des propriétés méconnues

Restauré en 1979, le manoir d’Allegot est composé de trois corps de bâtiments principaux à étage et de communs dont les ouvertures traduisent leur ancienneté. Deux d’entre eux possède des fenêtres à traverses, indiquant ainsi que la construction date du XVIe siècle. L’aile du bâtiment elle, date du XVIIe siècle. A remarquer, une petite tour  transformée en four à pain.*

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Du domaine de Poncelin du XVIe siècle, qui comprenait moulin, chapelle, fontaine, colombier, granges et étables, galerie à mâchicoulis, meurtrières défendant le portail extérieur à porte cavalière et piétonne, il ne reste que le bâtiment principal en granite. Il subsiste cependant quelques éléments du XVIe et des aménagements du XVIIe siècle : deux portes en plein-cintre, les fenêtres de l’étage et celles du rez-de-chaussée. On peut noter au sud le départ de la galerie à mâchicoulis et une fenêtre à traverse. Sur l’un des bâtiments annexes, on remarque un quatrefeuillet (trèfle) récupéré sur la chapelle. Enfin, le moulin possède une belle cheminée de granite.*

La belle demeure de Kerlambars, en bon état d’origine possède un très bel escalier de pierres à deux volées droites situé dans l’aile de la façade arrière. On peut également remarquer le fronton au dessus de la porte ainsi que les fenêtres à moulures. Le manoir a connu deux campagnes de construction au XVIe et XVIIe siècle. La séparation est visible à l’ouest de la porte à fronton. Enfin, les pierres qui dépassent du pignon sur la partie ouest du bâtiment laissent à penser qu’elle a pu se poursuivre autrefois.*

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Plus connu, le manoir du Nevent domine le bois du même nom. Nevent viendrait du vieux breton "naou", qui signifie « vallée » (**) ; ce qui peut s’entendre puisque ce lieu-dit couvre l’ensemble de la vallée menant à la plage de Ste Anne du Portzic. Des descriptions de 1688 évoquent une maison principale, couverte d'ardoises, faisant face à une cour close délimitée par deux bâtiments couverts de chaume, l'un servant d'écurie et l'autre de remise à carrosse. Cette configuration se retrouve aujourd’hui. Faisant face au puits, la clôture méridionale de la cour consistait en une épaisse muraille pourvue "d'un vieil escalier de maçonnerie en rond" donnant accès à un "pavillon" (ou tourelle) qui, dans les temps plus anciens, se trouvait au dessus de la porte d'entrée. A cette époque, l'ensemble couvrait une superficie d'environ un hectare sans compter le bois dont la surface était évaluée à 3 hectares.

 « La maison du Diable » et sa légende

À mi-chemin entre l'Hospitalou et Bodonnou, on peut découvrir le manoir de Coaténez, un imposant ensemble du XVe siècle, qu'on appelait autrefois le Château du diable. Aujourd'hui, on y trouve la maison du diable également surnommée "Ti an Diaoul" et le petit manoir qui a conservé une belle porte gothique dont les moulures rondes retombent sur six colonnettes aux chapiteaux feuillagés***.

Il y a longtemps, fort longtemps, dit la légende, le château du Diable était habité par de puissants seigneurs. A la fontaine était attaché un gobelet d'argent, retenu par une chaînette de même métal. On imagine qu'un tel trésor n'était pas sans éveiller bien des convoitises. Aussi disparut-il maintes et maintes fois. Mais le vieux Guillou (c'est le nom donné à Satan en Basse-Bretagne) veillait avec jalousie sur son bien, et en redevenait maître rapidement. Mais comment ? direz-vous .... C'est bien simple : en faisant sa tournée la nuit dans les chaumières, il regardait les mains de chacun et reconnaissait le voleur dont les doigts, sitôt le vol commis, prenaient une "teinte d'enfer", ce que, naturellement, le vieux Guillou était le seul capable de reconnaître. Satan rentrait donc bien vite en possession de l'objet volé. Un jour, un paysan, plus malin que le vieux Guillou lui-même, usa d'un stratagème. Brisant la chaînette d'un coup de pierre, il passa l'anneau du gobelet d'argent dans une branche d'épines. Faute de traces visibles cette fois sur les doigts du voleur, Satan fit de vaines recherches et voilà pourquoi, aujourd'hui, pour boire à la Fontaine du Diable, on est obligé de se servir d'une simple écuelle de bois.

* Etude de l’institut de Géoarchitecture (UBO), Recensement des éléments les plus significatifs du Patrimoine bâti et naturel des communes-membres de la Communauté Urbaine, Commune de Plouzané, Etude, Communauté Urbaine de Brest, Mars 1996.

** A. DESHAYES, Dictionnaire des noms de lieux bretons

***inspiré du livre « Brest et sa région » de Louis Le Guennec