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1918-2018 : "une expérience plouzanéenne de la Grande Guerre"

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La conversation animée par l'ethnologue Jean-François Simon, habitant de Plouzané, a rencontré jeudi 8 novembre un vif succès. Près de 80 personnes ont assisté à la restitution de son travail de recherche portant sur les 98 personnes du monument aux Morts de Plouzané.

Après avoir souligné le travail remarquable de Jean-François Simon, le Maire a passé la parole à l'ethnologue qui a, pendant près d'1h30, présenté le fruit de ses recherches.

Pendant plusieurs mois, il a en effet mené un véritable travail d'enquête et d'entretien avec des descendants de Poilus, lui permettant d'en apprendre plus sur les Plouzanéens morts durant la guerre 14-18. Avec pour point de départ, à la fois évident et original, le monument aux Morts de la commune, Jean-François Simon s'est ainsi intéressé aux 98 noms inscrits sur ce monument, au titre de cette guerre.

Après avoir brossé rapidement mais précisément le tableau du Plouzané du début du siècle dernier, l'ethnologue s'est attaché à évoquer le destin de chacun des Plouzanéens morts pour la France lors du premier conflit mondial.

Il a ainsi passé en revue les 98 noms inscrits au monument aux Morts. Hormis trois pour lesquels il n'a pas encore été possible de retrouver d'information, il a retracé le parcours de ces très jeunes hommes, devenus soldats du jour au lendemain, et morts loin de leur terre d'attache. Pour chacun d'eux, Jean-François Simon a rappelé son identité, le lieu-dit où il habitait, situé sa mission militaire dans le contexte du conflit et livré toutes les informations disponibles relatives à sa disparition : date, lieu, cause, circonstances, incertitude, contexte particulier, … Plusieurs familles ont été éprouvées à plusieurs reprises, endeuillées par la perte de fratries et parfois par celles de très proches.
A noter que la présentation d'archives ou de documents conférait un réalisme saisissant à la description de chaque parcours.

La restitution de témoignages de Plouzanéens d'aujourd'hui évoquant la disparition d'un aïeul ou d'un membre de leur famille a établi un lien entre la guerre 14-18 et les cérémonies actuelles.
En relatant ainsi et en re-contextualisant, les années qui - comme dans toutes les communes de France - ont profondément marqué Plouzané de 1914 à 1919, l'ethnologue a littéralement captivé son auditoire.

Jean-François Simon a clos son propos, avant de laisser la parole aux public, en livrant une analyse très fine de la constitution du monuments aux Morts, et des symboles qu'il représente.

En un peu plus d’une heure et demi, l'ethnologue a su recréer l’atmosphère pesante d’un village qui, des années durant,  a vu partir, mois après mois, ses plus jeunes hommes à la guerre. 98 y ont perdu la vie.
La jeunesse des défunts, le caractère à la fois soudain et terrible de leurs décès, comme leur impact profond dans le quotidien du territoire ont interpellé le public.


Cette conversation, entre hommage et récit historique, a permis de "redonner corps" aux 98 Plouzanéens morts du premier conflit mondial. De nombreux habitants ont ainsi mieux compris le Plouzané de cette période ou, à travers l’histoire des familles et de leurs lieux de villégiature, ont retrouvé des similitudes avec le Plouzané d’aujourd’hui.


Un très beau moment d’histoire et de mémoire.

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Dans le cadre de la commémoration de l'armistice, plusieurs événements seront encore proposés dans les prochains jours. Samedi, à 17h à la médiathèque, une lecture musicale mettra en lumière la vie des soldats dans les tranchées.

Dimanche, à 16h au centre culturel, sera joué le spectacle "Paroles de Poilus", proposé par la compagnie Ar Vro Bagan. Il raconte les quatre années de guerre, sur le front et en Bretagne et est bâti à partir de lettres de soldats de la région.